Cette jolie cane anthropomorphe est la fiancée de Donald Duck.

Si son apparence physique n’a que peu évolué depuis sa création en 1940, si ce ne sont une période « perruques » au milieu des années 1960 et quelques coiffures modernes dans ses apparitions télévisées depuis les années 1990, ses tenues vestimentaires ont souvent varié.

Daisy (qui en anglais signifie « Marguerite ») a le plus souvent été vêtue d’une robe rose (ou rouge) et de chaussures à talons et portait un nœud rose (ou rouge) dans ses cheveux mais elle a aussi revêtu bien d’autres habits : si elle reste le plus souvent fidèle à ses robes et ses nœuds dans les cheveux, leur couleur a assez souvent varié au cours de sa longue carrière.

Les débuts du personnage (1940-1942)

Daisy Duck commence sa longue carrière le 7 juin 1940 dans le court-métrage de Donald Duck, Mr. Duck Steps Out (L’Entreprenant M. Duck en version française). Réalisé par Jack King sur un scénario de Carl Barks (qui est donc souvent considéré comme le créateur du personnage), le film met en scène Donald et Daisy qui forment déjà un couple mais dont les rendez-vous amoureux sont perturbés par la présence envahissante de Riri, Fifi et Loulou.

La même année, elle fait ses débuts en bandes-dessinées : dans une série d’histoires scénarisées par Bob Karp et illustrées par Al Taliaferro, elle est introduite comme voisine de Donald Duck et si le courant semble bien passer entre les deux canards, elle n’est pas explicitement présentée comme étant sa fiancée.

En 1941 Daisy apparaît dans deux nouveaux courts-métrages : elle partage le devant de la scène avec Donald dans A Good Time for a Dime (réalisé par Dick Lundy, sorti sur les écrans le 9 mai et connu en France sous le titre Donald à la kermesse) et fait une très courte apparition dans The Nifty Nineties (court-métrage de Mickey Mouse réalisé par Riley Thomson, sorti sur les écrans le 20 juin et connu sous le nom français de Les Années 90). Sa carrière cinématographique est lancée !

Les années courts-métrages (1943-1954)

Entre 1943 et 1954, Daisy Duck apparaît dans 9 courts-métrages mettant en vedette son fiancé, Donald Duck.

C’est à  cette période que le caractère colérique du personnage s’affirme : dans Cured Duck (Donald a sa crise) Daisy pique sa véritable première crise de nerfs à l’encontre de Donald. Dans Donald's Double Trouble (Donald et son double), la relation entre les deux canards est encore très houleuse : Donald décide alors d’engager un sosie pour prouver à l’élue de son cœur qu’il peut faire des efforts et s’améliorer par amour pour elle. En 1950 dans Crazy Over Daisy (Donald amoureux), la cane n’hésite pas à prendre la défense des écureuils Tic et Tac contre son fiancé.

A la même époque, Daisy a cependant parfois aussi fait preuve d’une infinie douceur et compassion à l’égard de Donald : essayant de soigner son somnambulisme dans Sleepy Time Donald (Dodo Donald, 1947) ou son amnésie dans Donald's Dilemma (Le Dilemme de Donald, 1947).

Comme la plupart des autres grands personnages Disney, sa carrière cinématographique connaît un véritable coup d’arrêt dans les années 1950. La bande-dessinée lui permet cependant de rester bien présente dans l’esprit des amateurs de l’univers Disney.

Les années bande dessinée (1955-1983)

Si Daisy Duck est apparue dans plusieurs histoires en bandes-dessinées comme The Mighty Trapper (en français), réalisée par Carl Barks en septembre 1943 et qui est la toute première histoire longue dans laquelle elle apparaît ou Flipism (Donald piloufaciste !, 1953) où elle est pour la première fois affublées de trois nièces (voir plus bas) à l’époque où elle triomphait dans les courts-métrages aux côtés de Donald, sa carrière dans ce domaine va s’accélérer à partir de 1955.

A la fin de l’année 1954, en novembre, Daisy obtient sa propre série de comic books aux Etats-Unis : Daisy Duck’s Diary.

Daisy de retour sur petits et grands écrans (depuis 1983)

L’année 1983 marque le retour de Daisy dans un film des studios Disney, Le Noël de Mickey (Mickey’s Christmas Carol en VO) : elle y incarne Isabelle l’amour de jeunesse perdu d’Ebenezer Scrooge campé par Balthazar Picsou. Daisy est apparue dans d’autres productions sur le thème des fêtes de fin d’année : Mickey, il était une fois Noël (sorti en 1999 sous le titre Mickey's Once Upon a Christmas) et Mickey, il était deux fois Noël (sorti en 2004 sous le titre Mickey's Twice Upon a Christmas). Daisy est aussi visible dans la compilation de courts-métrages sortie directement en vidéo en 2011, Mickey, la magie de Noël (Mickey's Magical Christmas: Snowed In at the House of Mouse).

Elle figure aussi, comme bien d’autres Disney, au casting de Qui Veut la Peau de Roger Rabbit (Who Framed Roger Rabbit)  et à celui de Mickey, Donald, Dingo : Les Trois Mousquetaires (Mickey, Donald, Goofy: The Three Musketeers), long-métrage sorti directement en vidéo en 2004.

Si, de façon assez inexplicable, Daisy n’apparaît dans aucun épisode de la série télévisée La Bande à Picsou (Duck Tales, 1987-1990), la fiancée de Donald a figuré par la suite dans plusieurs autres séries d’animation. Dans Couacs en vrac (Quack Pack, 1996-1997), elle semble plus mature et plus posée que par le passé et exerce désormais le métier de journaliste.

Cependant, celle qui se veut « la libératrice du sexe faible » fait une bien pâle super-héroïne… Ainsi, elle hurle, panique et appel à l’aide lorsqu’elle croise la moindre petite souris !

Si le personnage n’a pas vraiment rencontré le succès auprès des lecteurs italiens qui lui reprochaient de voler la vedette à Fantomiald et de faire de Donald un éternel perdant alors que son identité secrète lui donnait enfin ses lettres de noblesse, Fantomialde a trouvé son public, notamment au Brésil où elle est apparue dans de nombreuses aventures, parfois aux côtés d’autres super-héros Disney comme Super-Dingo, Super-Popop ou Super-Gilbert.

La carrière en BD de Daisy ne s’est jamais arrêtée et à l’heure actuelle ce personnage est déjà apparu dans plus de 10 000 histoires différentes un peu partout dans le monde. Un grand nombre de ces histoires ont vu Daisy tiraillée entre Donald Duck, le canard de son cœur et Gontran Bonheur qui la courtise avec insistance (voir plus bas).

C’est durant cette période que Daisy va devenir dans certaines histoires une super-héroïne sous le pseudonyme de Fantomialde. Qui aurait pu penser que la très peu courageuse Daisy Duck deviendrait un jour une super-héroïne ? Le scénariste italien Guido Martina qui créa le personnage de Fantomialde dans l’histoire Paperinika e il filo di Arianna (parue en France sous le titre Fantomiald et le fil d’Ariane) publiée pour la première fois le 8 avril 1973 !

Comme Daisy est le pendant féminin de Donald, Fantomialde est celui de Fantomiald. En attendant une remarque machiste de Balthazar Picsou qui prétendait que les femmes étaient inférieures aux hommes sur bien des points, la moutarde monta au nez de Daisy qui, grâce aux gadgets ultra-perfectionnés (une ceinture à usages multiples, des bottes à roulements à billes…) d’Eulalie Touchatou, élève de Géo Trouvetou et présidente d’un club féministe, décida de combattre le crime à la manière du plus célèbre super-héros qu’ait connu Donaldville, Fantomiald (alias Donald).

Même si le fiancé officiel de Daisy Duck a toujours été Donald Duck, la jolie cane a souvent flirté avec le cousin de celui-ci, Gontran Bonheur.

Si elle n’a jamais vraiment semblé s’intéresser au jars veinard, elle s’est maintes fois servie de lui pour rendre jaloux un Donald qu’elle ne trouvait pas à la hauteur de ses attentes. Ainsi, les attentions Daisy ont très souvent été l’objet de la rivalité entre les deux cousins, matérialisée par un grand nombre de compétitions de toutes sortes. Si Gontran sort presque toujours vainqueur de ces affrontements avec Donald, il n’est jamais réellement parvenu à remplacer son cousin dans le cœur de Daisy… Le dandy fainéant semble même assez souvent la lasser voire l’irriter. Comme quoi Gontran a beau être chanceux dans tous les autres domaines, il ne l’est pas en amour !

Dans Disney’s tous en boîte (Disney’s House of Mouse, 2001-2004), elle est la réceptionniste du club tenu par Mickey et sa bande. Daisy est aussi l’un des personnages récurrents de Mickey Mania (Mickey Mouse Works, 1999-2001) et La Maison de Mickey (Mickey Mouse Clubhouse, depuis 2006).

Comble de la gloire, Daisy Duck est apparue dans un Grand Classique, Fantasia 2000 (2000), dans le segment Pomp and Circumstance, remake musical de la légende biblique de l’arche de Noé.

Durant cette période, côté bandes-dessinées rien de bien nouveau si ce ne sont la création d’un bébé Daisy dans le cadre de la série d’histoires Bébés Disney (Disney Babies) et la sortie d’un magazine dont elle est la grande vedette aux Pays-Bas.

Daisy est un personnage tout en nuances, en paradoxe : si elle est l’icône Disney de la féminité, elle cache derrière ses allures de jolies filles un très fort caractère dont le pauvre Donald a très souvent fait les frais, particulièrement en bandes-dessinées.

Daisy est l’archétype de la Femme américaine. Ses centres d’intérêts ont évolué en même temps que ceux des femmes de la société occidentale. Dans la première moitié du XXe siècle, les artistes Disney font de Daisy Duck une jeune-femme très attentive à son apparence physique qu’elle veut toujours sophistiquée et impeccable, surtout devant ses amies de divers clubs féminins. Daisy est en effet très friande de toutes sortes d’activités culturelles et de mondanités au grand dam de Donald Duck qui trouve ces festivités d’un ennui mortel. Aujourd’hui, c’est une jeune femme bien dans son époque qui s’est essayée au journalisme, qui passe son temps à faire du shopping ou à discuter au téléphone avec ses amies, parmi lesquelles Minnie Mouse, Clarabelle Cow ou Clara Cluck.

Daisy a aussi un grand nombre de défauts considérés dans l’inconscient collectif comme typiquement féminins : c’est une impénitente bavarde adepte des commérages de toutes sortes, une fiancée toujours en retard à ses rendez-vous galants et qui n’hésite pas à attiser la jalousie de son bien-aimé même si pour cela il faut flirter avec le cousin de celui-ci (voir plus bas).

Daisy est aussi voire surtout une jeune-femme au caractère explosif : nombreuses ont été, au cours des nombreuses histoires dans lesquelles le couple est apparu, ses colères et ses accès de rage face aux maladresses de son fiancé. Donald a beau être considéré comme le plus caractériel des personnages Disney, il semble perdre tous ses moyens face aux énervements de Daisy… Peut-être préfère-t-il simplement essuyer stoïquement les reproches de la jolie cane plutôt que d’entrer frontalement dans une dispute avec elle.

Si Daisy est la fiancée officielle de Donald depuis 1940, elle n’est pas le premier amour du canard à la marinière : en effet, Donald s’est un temps amouraché d’une Mexicaine dénommée Donna Duck qu’il courtise en vain en 1937 dans le court-métrage Don Donald  et en bandes-dessinées dans une série d’histoires courtes toutes dessinées par Tom Wood.

Contrairement à ce que certains ont pu penser, Donna n’est pas la sœur de Daisy à qui elle ressemble beaucoup physiquement  puisqu’aucun artiste Disney n’a jamais réellement reconnu un lien de parenté entre les deux amours de Donald Duck et que le dessinateur Al Taliaferro présente la première rencontre entre les deux personnages en bandes-dessinées, dans une série de strips.

Malgré cela, les artistes italiens Fabio Michelini et Massimo de Vita ont suggéré que Donna et Daisy ne serait qu’un seul et même personnage : dans l’histoire Donald et le secret de la 313 (Paperino e il segreto della 313 en version originale), ils révèlent que Don Donald ne serait qu’une fiction dans laquelle Donald jouerait son propre rôle et Daisy celui de Donna Duck !

Quoi qu’il en soit, le personnage de Donna Duck est réapparu dans de rares histoires après la fin des années 1930 (elle tient par exemple le rôle principal dans l’histoire Too Many Donalds datant de 2012) mais elle n’est plus jamais la rivale de Daisy dans le cœur de Donald.

Les artistes qui ont réalisé des bandes dessinées Disney ne sont pas accordés sur le lien de parenté unissant ou nom Daisy Duck et Donald Duck. Pour certains d’entre eux, Daisy et Donald seraient des cousins au second degré. Pour d’autres comme Don Rosa qui réalisa un célèbre arbre généalogique de la famille de Donald Duck, les deux amoureux n’auraient strictement aucun lien de parenté et leur homonymie ne serait que pure coïncidence.

D’autres ont avancé que Daisy serait la sœur du mari (inconnu) de Della Duck, sœur jumelle de Donald et mère de Riri, Fifi et Loulou, ce qui expliquerait que les triplés l’appellent « Tante Daisy ». On pourrait rétorquer que les canetons la nomment ainsi car c’est la compagne de leur oncle… Bref, la question n’est pas tranchée !

Dans certaines histoires, Daisy s’est vue confiée la garde de trois petites canes qui se présentent comme ses nièces : Lili, Lulu et Zizi… Selon certains artistes, elles seraient les filles de la sœur de Daisy, Donna Duck, le premier amour de Donald. Là encore, cette explication est loin de faire l’unanimité parmi les dessinateurs et scénaristes de bandes-dessinées Disney, ni parmi les fans des histoires de Donald ou Picsou (voir plus bas).

Pour finir, on lui connaît deux tantes : Drusilla et Mathilde.

Daisy est un personnage qui peut être rencontré très facilement dans les parcs à thèmes Disney même si ses sorties sont plus rares que celles de Mickey Mouse, Minnie Mouse, Dingo, Donald Duck et Pluto. Elle participe notamment à de nombreux spectacles et parades.

Il existe deux restaurants consacrés au personnage de la fiancée de Donald : l’un dans le land Mickey’s Toontown du Disneyland Park (Daisy’s Diner) et l’autre dans celui du parc tokyoïte (Daisy’s Snack Wagon).

Dans le land Mickey's Toontown des parcs Disneyland Park, Magic Kingdom et Tokyo Disneyland, Daisy figure telle une sirène sur la proue de Donald's Boat, le bateau de Donald.